Où placer les capteurs de température pour surveiller le gel ?

Contexte

Les gelées de printemps, parfois très localisées, peuvent provoquer d’importants dégâts sur les cultures sensibles : vignes, vergers, maraîchage... La surveillance fine de la température au niveau des cultures est donc un levier indispensable pour anticiper et réagir. Mais une erreur d’implantation peut fausser les mesures, voire ne pas détecter une zone à risque.

Que vous utilisiez une station connectée comme la Sencrop Leafcrop ou une sonde filaire reliée à un automate, le positionnement reste un facteur déterminant dans la qualité des données récoltées. Ce guide présente les règles essentielles à connaître pour placer vos sondes de température au bon endroit dans un objectif de surveillance du gel.

Pourquoi le positionnement est-il crucial ?

• Stratification thermique : en situation de gel, la température peut varier de plusieurs degrés entre 20 cm et 2 m du sol. Les couches basses sont les plus exposées.
• Effet de pente et de cuvette : l’air froid s’accumule dans les bas-fonds. Une sonde mal positionnée peut ne rien détecter d’un gel localisé.
• Représentativité : pour prendre les bonnes décisions, les capteurs doivent refléter la zone réellement à risque (et non un point isolé protégé ou atypique).

Critères techniques de placement

Hauteur de mesure

• Surveillance du gel de printemps : positionner la sonde à 20 à 50 cm du sol, selon la culture (ex : à hauteur des jeunes pousses de vigne).
• Suivi standard climatique : pour les réseaux météo, la norme est plutôt 1,5 à 2 m (mais moins pertinent pour la vigne).

Emplacement dans la parcelle

• Zone représentative : éviter les bords de parcelle, les zones protégées (murs, haies) ou les couloirs de vent.
• Zone à risque : en cas de topographie contrastée, installer la sonde dans le point bas, là où les gelées sont les plus fréquentes.

Nombre de capteurs

• Une seule sonde peut suffire pour un suivi indicatif.
• Pour des décisions précises (ex : déclenchement d’un système antigel), mieux vaut 2 à 3 sondes à des endroits différents.

Protection du capteur

• Utiliser un abri ventilé naturel ou un tube de protection microperforé pour éviter le rayonnement direct et la condensation.
• S’assurer que le capteur est bien stable, et que le support ne perturbe pas l’écoulement d’air.

Recommandations par type d’usage

• Viticulture : capteur à 40 cm du sol, sous la zone fructifère. Voir aussi le guide viticole.
• Verger (arbres fruitiers) : capteur à 1 m du sol, dans la zone des bourgeons les plus sensibles.
• Maraîchage : capteur à 20 cm du sol, parfois couplé à une sonde d’humectation.

Modèles adaptés à la surveillance du gel

• Sencrop Leafcrop : capteur dédié au suivi du gel, compact et facile à placer.
• Davis Vantage Pro2 avec sonde de température externe : solution robuste pour l’agriculture.
• Ecowitt WS6006-C : station connectée avec extension filaire possible.

Conseils d'entretien et vérifications

• Nettoyer les sondes régulièrement (insectes, condensation).
• Vérifier les fixations à chaque saison.
• Comparer les relevés à une source de référence si possible.

Pour aller plus loin

• Comment fonctionne une station météo
• Faut-il calibrer sa station météo ?
• Guide stations météo pour l’agriculture

FAQ

Puis-je placer la sonde sous le feuillage ? Non, cela fausse les mesures en limitant l’exposition à l’air froid. Placez la sonde à l’air libre.

Dois-je relever la température du sol ? Ce n’est pas utile pour anticiper le gel aérien. Le capteur doit surveiller la température de l’air à hauteur des parties sensibles.

Que faire si ma parcelle est très hétérogène ? Multipliez les points de mesure dans les zones à risque : bas-fonds, bordures exposées…

Puis-je utiliser une seule station pour plusieurs zones ? Oui, avec des capteurs déportés ou des sondes mobiles, vous pouvez mutualiser un module principal.

Comment savoir si mes données sont fiables ? Comparez-les à d'autres sources météo locales, et observez les résultats sur le terrain après les épisodes critiques.